Aller au contenu

Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/112

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

la jeunesse sera passée, sa main et ses yeux ne seront plus capables d’en bien profiter. S’il veut faire de bons tableaux ; qu’après les avoir imaginez, il les fasse peindre par un autre. Les poëtes dont l’apprentissage n’est pas aussi difficile que celui des peintres, se rendent toujours capables de remplir leur destinée. La premiere ardeur que donne le génie, suffit pour apprendre les regles de la poësie ; ce n’est point par ignorance de regles, que tant de gens pechent contre les regles. La plûpart de ceux qui manquent à les observer les connoissent bien, mais ils n’ont point assez de talent pour mettre leurs maximes en pratique. Il est vrai qu’un poëte peut être dégoûté de nous donner de grands ouvrages par la peine que coûte la disposition de leur plan. La perséverance n’est pas la vertu des jeunes gens. S’il n’est point de travail si pénible et si difficile, qu’ils ne s’y portent avec ardeur, c’est à condition que ce travail ne durera point long-temps. Il est donc heureux pour la societé, que les jeunes poëtes soient déterminez par leur fortune à un travail assidu. Je n’entens point par necessité d