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Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/210

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sacrifia le monument de Trajan pour élever l’arc de Constantin. Comme on ne pouvoit pas le composer entierement de morceaux rapportez, il fallut qu’un sculpteur de ce temps-là fit quelques bas-reliefs qui servissent à remplir les vuides. Tels sont les bas-reliefs, qui se voïent sous l’arcade principale : les divinitez qui sont en dehors de l’arc, posées sur les moulures du ceintre des deux petites arcades, ainsi que les bas-reliefs écrasez, placez sur les clefs de voûte de ces arcades. Toute cette sculpture qu’on distingue d’avec l’autre en approchant de l’arc, est fort au-dessous du bon gotique, quoique suivant les apparences, le sculpteur le plus habile de la capitale de l’empire y ait mis la main. Enfin, quand Constantin voulut embellir sa nouvelle capitale, Constantinople, il ne sçut faire mieux que d’y transporter quelques-uns des plus beaux monumens de Rome. Cependant comme la sculpture dépend plus des causes morales que la peinture et la poësie, elle doit décheoir plus lentement que ces deux arts et même que l’éloquence. Aussi voïons-nous par ce que Petrone nous dit de la peinture, que cet art baissoit déja dès le temps de l’empereur