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Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/211

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Neron. Quant à la poësie, Lucain fut le successeur de Virgile, et il y a déja bien des dégrez en descendant de l’énéïde à la pharsale. Après Lucain parut Stace, dont les poësies sont reputées très-inferieures à celles de Lucain. Stace, qui vivoit sous Domitien, ne laissa point de successeurs. Horace n’en avoit pas eu dans le genre lyrique. Juvenal soutint la satire jusques sous l’empire d’Adrien, mais ses poësies peuvent être regardées comme le dernier soupir des muses romaines. Ausonne et Claudien, qui voulurent ranimer la poësie latine ne rendirent au jour qu’un phantôme qui lui ressembloit. Leurs vers n’ont ni le nombre ni la force de ceux qui furent faits sous le regne d’Auguste. Tacite qui écrivoit sous Trajan, est le dernier historien latin. C’est être le dernier que de n’avoir pas eu d’autre successeur que l’abbréviateur de Trogue Pompée. Quoique les sçavans paroissent incertains du temps où Quinte-Curce écrivoit son histoire d’Alexandre et que quelques-uns l’aïent crû un écrivain posterieur à Tacite ; il me paroît décisif par un passage de son livre, que cet auteur la composa sous l’empire de Claudius et