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Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/213

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ou de celui de Gordien Pie. Soixante années après Auguste, Quintilien écrivoit déja sur les causes de la décadence de l’éloquence latine. Longin qui écrivoit sous Gallien, a fait un chapitre sur les causes de la décadence des esprits à la fin de son traité du sublime. Il ne restoit plus que l’art oratoire. Les orateurs avoient disparu. La décadence des lettres et des arts étoit déja un objet sensible. Il frappoit assez les personnes capables de faire des refléxions pour les obliger d’en rechercher les causes. C’étoit long-temps avant que les barbares dévastassent l’Italie qu’elles faisoient cette observation. On remarquera encore que les lettres et les arts commencerent à décheoir sous des empereurs magnifiques et qui les cultivoient eux-mêmes. La plûpart de ces princes se piquoient d’être orateurs, et plusieurs d’entr’eux vouloient être poëtes. Neron, Adrien, Marc-Aurele et Alexandre Severe sçavoient peindre. Croit-on que les arts fussent sans consideration sous leur regne ? Enfin dans les quatre siecles qui se sont écoulez depuis Jules Cesar jusqu’à l’inondation des barbares, il y eut de