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Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/220

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barbares commencerent d’avoir quelques établissemens permanens sur les terres de l’empire, et que les tyrans se cantonnerent dans les provinces. Ces gouverneurs qui s’y rendirent souverains, pouvoient bien donner lieu à la dévastation de quelque païs par les guerres qu’ils faisoient les uns aux autres dans des provinces qui n’étoient pas gardées l’une contre l’autre par des frontieres fortifiées, parce qu’elles avoient appartenu long-temps au même maître, mais ces dévastations n’étoient pas capables de faire tomber les lettres et les arts dans la décadence où ils tomberent. Le séjour des arts dans un état contigu, ce fut toujours la capitale de l’état. Ainsi tous les bons ouvriers de l’empire romain devoient se rassembler à Rome. Il n’y a donc que les dévastations de la ville de Rome qu’on puisse alleguer comme une des causes de l’anéantissement des arts et des lettres. Or, la ville de Rome jusqu’à sa prise par Alaric, évenement qui n’arriva que quatre cens cinquante ans après la mort de Cesar, fut toujours la capitale d’un grand empire, où l’on élevoit chaque jour des bâtimens superbes. Les tumultes des cohortes prétoriennes n’ont pas