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Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/222

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juger du temps où la figure d’une dame françoise auroit été faite. Il y avoit disent des auteurs du quatriéme siecle plus de statuës à Rome que d’hommes vivans. Les plus belles statuës de la Grece, dont les restes nous sont si précieux, étoient de ce nombre. Depuis Caracalla, ces statuës ne formerent plus de grands sculpteurs. Leur vertu demeura suspenduë jusques aux temps du pape Jules Ii. Cependant on continuoit encore sous Constantin de faire élever à Rome des bâtimens somptueux, et par consequent de faire travailler les sculpteurs. Il n’y eut peut être jamais une plus grande quantité d’ouvriers à Rome, que lorsqu’il n’y en avoit plus de bons. Combien Severe, Caracalla, Alexandre Severe et Gordien Pie, firent-ils élever de bâtimens superbes ? On ne peut voir les ruines des thermes de Caracalla sans être surpris de l’immensité de cet édifice. Auguste n’en bâtit pas d’aussi vaste. Il n’y eut jamais un édifice plus somptueux, plus chargé d’ornemens et d’incrustations, ni qui fit plus d’honneur par sa masse à un souverain, que les thermes de Diocletien, l’un des successeurs de Gallien. Une salle de cet édifice fait aujourd’hui l’église des chartreux