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Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/292

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et chaque ruë y avoit une cloaque sous le pavé. Ces égoûts aboutissoient tous au Tibre par differens canaux qui étoient balaïez perpetuellement des eaux de quinze aqueducs, qui voituroient des fleuves entiers à Rome, et ces fleuves se jettoient enfin dans le Tibre par les bouches des cloaques. Les bâtimens de cette ville si vaste aïant été renversez par les gots, par les normands de Naples et par le temps, les décombres des édifices bâtis sur les sept colines ont comblé les vallées subjacentes, de maniere que dans ces vallées, l’ancien rez-de-chaussée est souvent enterré de quarante pieds. Un pareil bouleversement a bouché plusieurs rameaux par lesquels beaucoup de cloaques médiocres communiquoient avec les grandes cloaques qui aboutissoient au Tibre. Les voûtes écrasées par la chute des bâtimens voisins ou tombées par vetusté, ont ainsi fermé plusieurs canaux et intercepté l’écoulement des eaux. Cependant la plûpart des égoûts par lesquels les eaux de pluïe et les eaux de ceux des anciens aqueducs qui subsistent encore tombent dans les cloaques, sont demeurez ouverts. L’eau a donc continué d’entrer dans ces canaux sans issuë. Elle y croupit, et elle y