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Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/448

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après la prise de Constantinople par les turcs. Les bons auteurs du siecle de Leon X comme Machiavel et Guichardin, ne sont pas vieillis pour les italiens d’aujourd’hui. Ils en préferent le stile au stile plus orné des écrivains postérieurs, parce que la phrase italienne étoit parvenuë à sa régularité dès le seiziéme siecle. Ainsi, soit que le stile dans lequel nos bons auteurs du temps de Louis Xiv ont écrit, demeure toujours le stile à la mode, je veux dire le stile dans lequel nos poetes et nos orateurs tâchent de composer, soit que ce stile ait le sort du stile en usage sous le regne des deux premiers Cesars qui commença de se corrompre dès le regne de Claudius, sous qui les beaux esprits se donnerent la liberté d’introduire l’excès des figures en voulant suppléer par le brillant de l’expression à la force du sens et à l’élegance simple où leur génie ne pouvoit pas atteindre ; je tiens que les poetes illustres du siecle de Louis Xiv seront comme Virgile et comme l’Arioste, immortels sans vieillir. En second lieu, nos voisins admirent ceux des poetes françois que nous admirons déja, et ils rédisent aussi volontiers