Page:Dubos - Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, Tome 2,1733.djvu/464

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un rang entre les grands hommes, dont les ouvrages sont réputez les productions les plus précieuses de l’esprit humain.


que la veneration pour les bons auteurs de l’antiquité durera toujours. S’il est vrai que nous raisonnions mieux que les anciens.

mais ces grands hommes, dira-t-on, ne sont-ils pas exposez eux-mêmes à être dégradez. La véneration qu’on a pour les anciens ne pourroit-elle pas en des temps plus éclairez que les temps qui ont bien voulu les admirer, se changer en une simple estime ? Virgile ne court-il point hazard que sa réputation ait la destinée de celle d’Aristote ? L’Iliade n’est-elle point exposée à subir un jour le sort du systême de Ptolomée, dont le monde est aujourd’hui désabusé ? Nos critiques mettent les poëmes et les autres ouvrages à une épreuve où l’on ne les mit jamais. Il en font des analyses, suivant la méthode