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chauffé. L’injection fut poussée du côté du cœur ; aussitôt, respiration très pénible, cris, faiblesse extrême et syncope profonde. Un scrupule[1] du même sang fut alors poussé dans la veine, du côté du cerveau ; au même moment, l’animal sortit de son état de mort apparente, se roula à terre, et, au bout de quelques instants, parut avoir cessé de vivre. On ouvrit alors le ventre et la poitrine ; le cœur se contractait lentement et faiblement. On fit passer ensuite un demi-scrupule du même sang dans la veine iliaque en poussant l’injection vers le cœur, qui commença aussitôt à présenter des mouvements plus forts, en même temps que la circulation devint plus active. Le même phénomène se manifesta à la suite de l’injection d’une même quantité de sang, faite dans l’aorte ascendante et poussée vers le cœur ; mais, au bout de quelques instants, tous les signes de vie s’éteignirent. »

La série d’expériences que nous venons de citer, appartiennent toutes à M. Dieffenbach ; ce physiologiste en a tiré les conclusions suivantes :

« 1o Le sang conservé pendant quelque temps et tenu liquide par l’agitation, puis passé à travers un linge et injecté dans les veines d’un animal d’espèce différente, est promptement mortel ;

2o Une forte saignée, portée jusqu’à la syncope, peut diminuer l’influence nuisible d’un sang étranger et dépouillé de sa vitalité par un contact prolongé avec l’atmosphère.

3o L’injection d’une certaine quantité de sang étranger qui est resté très longtemps exposé à l’air, et qui,

  1. Le scrupule vaut 24 grains = 1 gr. 30.