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PRIESTLEY.

élevé par sa famille dans les principes d’un calvinisme très-modéré, il tombe dans un état d’exaltation pénible. Il s’imagine que la grâce lui manque, s’abandonne au découragement et se livre à une profonde tristesse. Pour approfondir davantage l’Écriture sainte, il apprend le chaldéen, le syriaque, l’arabe. L’étude des langues ne lui coûtait rien, et ses efforts étaient suivis des progrès les plus rapides. Il s’occupa vers le même temps de son éducation mathématique.

Enfin il se voua à la carrière ecclésiastique, et voulut se faire recevoir prédicateur de sa congrégation ; mais, dès le premier pas, il fit naître lui-même un obstacle qu’il rendit bientôt insurmontable. Il fallait subir un examen, et, dans ses réponses, il souleva la question du péché d’Adam, et énonça ses opinions sur cette matière avec le ton d’un homme qui est peu disposé à les modifier. Des objections lui furent faites. Il demanda quelques jours de réflexion, après lesquels il vint annoncer au consistoire qu’en dépit de ses efforts il ne pouvait éprouver le moindre repentir du péché d’Adam ; qu’il avait eu beau s’exciter à la contrition, il lui était impossible d’y parvenir. En conséquence, il fut écarté, et dès lors il tendit à former un schisme.

À cette époque, il s’occupait de littérature. Il faisait beaucoup de vers et de mauvais vers ; ce qui,