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LAVOISIER.

toute la théorie du phlogistique. Où en aurions-nous été avec notre vieille Chimie s’il avait fallu rebâtir un édifice tout différent ? Pour moi, je vous avoue que j’aurais abandonné la partie. Heureusement, M. Lavoisier vient de mettre sa découverte au grand jour, dans un Mémoire lu à la dernière assemblée publique de l’Académie, et je vous assure que depuis ce temps j’ai un grand poids de moins sur l’estomac. »

Pauvre Macquer ! L’oxygène était connu, l’air analysé, le rôle de l’oxygène assigné dans l’oxydation et l’acidification, dans la respiration et la combustion ; dix Mémoires pleins de faits avaient éclairé toutes ces questions de la lumière la plus vive, et Macquer, et les autres chimistes de l’époque comme Macquer, n’y comprennent pas davantage ; tandis que Lavoisier, six années auparavant, alors que sa pensée commençait à peine à poindre, en mesure déjà la portée dans sa noble intelligence. « C’est la découverte la plus intéressante qu’on ait faite depuis Stahl ! « dit-il ; et ce cri de sa conscience nous prouve assez que le jeune Lavoisier avait dès lors le sentiment profond et juste de la révolution qu’il était appelé à accomplir dans les Sciences, pendant les années trop courtes de son âge mûr.

Un mot sur Lavoisier, que je vous présente au moment où, prononçant son fiat lux, il écarte d’une