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STAHL.

lesquels Stahl l’avait établie. Elle s’est évanouie dès que l’observation a fait un pas de plus.

Cette doctrine à pénétré tard en France. Elle y a éprouvé bien des objections. Il répugnait à beaucoup de personnes, et particulièrement à Buffon, d’admettre cet être idéal et insaisissable, que Stahl appelait phlogistique ; car, en indiquant beaucoup de corps très-riches en phlogistique, il ne dit jamais l’avoir isolé. Il le trouve à la vérité presque pur dans le noir de fumée. Mais on voit, et par d’autres passages de ses écrits, et par les écrits de ses élèves, qu’il n’a pas considéré le noir de fumée comme du phlogistique à l’état de pureté absolue. Plus tard, Macquer et bien d’autres étaient portés à voir, dans le gaz inflammable, un phlogistique plus pur. Enfin, ils furent obligés d’admettre des idées plus vagues encore sur la nature de ce phlogistique : c’était la matière la plus pure du feu, c’était la lumière. Mais alors la théorie expirante succombait sous les efforts de Lavoisier.

Dès qu’il eut commencé à l’ébranler, on comprit toute la force de l’objection tirée des poids. Voici comment on essayait de la résoudre. En fait, le phlogistique ajouté aux corps leur ôtait une partie de leur poids, qu’ils retrouvaient quand il s’en séparait. Il fallait donc que le phlogistique, au lieu d’être attiré comme tout corps pesant vers le centre de la