Page:Dumoulin - Études et portraits d'autrefois (1911).djvu/294

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« J’étais de garde, le 5 octobre 1789, à la caserne des gardes françaises où j’ai commandé le poste depuis 5 heures du soir jusqu’à 8 heures. Le citoyen Montanet, capitaine de garde, avait abandonné son poste. Je fus obligé d’aller poser les sentinelles de 5 à 7 où je fus deux heures et demie pour faire le tour du palais national et retour.

« Dans l’affaire du régiment de Flandre, où je reçus deux pierres, dont une au visage, l’autre à l’épaule, laquelle emporta le dessus de mon habit et de ma veste...

« J’étais enfin du détachement qui a conduit les prisonniers de Nantes à la Conciergerie. »

Pour un ci-devant fourrier des logis des écuries de Monsieur, ce n’était point mal.

Charles Langlois ajoutait, avec la sérénité d’un bourgeois qui a obéi aux lois : « J’ai payé mes contributions, mon don patriotique et, certes, je n’ai pas été des derniers, mes quittances en font preuve. J’ai rempli tous les devoirs d’un républicain en équipant un volontaire de ma section, en contribuant au soulagement de ceux qui sont partis. J’ai participé à l’équipement d’un cavalier jacobin. L’ainé de mes enfants, dix-huit ans, sert dans un des bataillons de Paris. »

Certes, on sent, chez le limonadier de la rue du Commerce, la calme conscience de l’homme qui a satisfait à toutes les obligations et à toutes les réquisitions.