Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/169

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CHANT VIII.

Jupiter remonte dans l’Olympe, et laisse la fille de Cadmus enceinte dans le palais de son père. Mais l’Envie, sous la forme de Mars, irrite contre elle l’épouse de Jupiter. Junon, jalouse, ne cherche qu’à se venger de sa rivale : elle met dans ses intérêts la déesse de la Fourberie, et la prie de la servir. Armée de la ceinture de Junon, celle-ci s’introduit dans l’appartement de Sémélé, déguisée sous la forme de l’ancienne nourrice de Cadmus. Elle feint de s’attendrir sur le sort de cette jeune princesse, dont la réputation est attaquée dans le public ; elle lui demande s’il est vrai qu’on lui ait ravi l’honneur, quel est le mortel ou le dieu qui a obtenu ses premières faveurs ; elle lui insinue que si c’est sous la forme de Jupiter qu’on l’a trompée, elle ne peut mieux s’assurer si ce dieu est effectivement son amant, qu’en l’invitant à se rendre chez elle dans toute sa majesté et armé de sa foudre ; qu’à ces trait elle ne pourra pas le méconnaître. La jeune Sémélé, trompée par ce discours perfide, et aveuglée par une ambition indiscrète, demande à son amant cette marque éclatante de sa tendresse pour elle. Je n’ai point, lui dit-elle, vu encore en vous l’appareil majestueux du dieu qui lance le tonnerre. Je veux, dans nos amours, plus de dignité et plus d’éclat. Jupiter s’afflige de cette demande, dont il connaît toutes les suites. Il lui fait quelques représentations sur les