Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/170

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dangers auxquels il l’expose s’il condescend à ses désirs ; mais en vain : il est forcé de lui accorder sa demande. Tandis que l’infortunée Sémélé, ivre d’orgueil et de joie, veut toucher la foudre du maître des dieux, elle tombe consumée par les feux du tonnerre. Son fils est sauvé de l’incendie qui consume sa mère. Mercure prend soin de l’arracher aux flammes, et le remet à Jupiter, qui place aux cieux son amante malheureuse.

CHANT IX.

Cependant le maître des dieux dépose dans sa cuisse le jeune Bacchus, jusqu’à ce que le fœtus soit arrivé à terme, et alors il l’en retire pour le mettre au jour. Au moment de sa naissance, les Heures et les Saisons se trouvent prêtes pour le recevoir, et lui mettent sur la tête une couronne de lierre. Mercure le porte à travers les airs, et le confie aux Nymphes des eaux, sans doute aux Hyades placées sur le front du Taureau équinoxial, et qu’on dit avoir été les nourrices de Bacchus. Mais Junon, constante dans sa haine contre les enfants de Jupiter, rend ces Nymphes furieuses. Mercure est obligé de leur retirer l’enfant pour le confier à Ino, fille de Cadmus et sœur de Sémélé, qui l’élève avec Palémon son fils. La haine de Junon s’attache à cette nouvelle nourrice, et Mercure reprend Bacchus pour le mettre sous la garde de l’amante d’Atys ou de Cybèle : c’elle qui reste chargée de son éducation. La fable so-