Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/172

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Lune, ou des deux astres qui règlent la végétation. Bacchus en devient amoureux. Il n’est content que lorsqu’il est avec lui, et il s’afflige de son absence. L’amour de la Vigne lui tient lieu de tout : il demande à Jupiter de l’attacher à son sort. Ici le poète nous fait la description de leurs jeux et de leurs divers amusements. Bacchus prend plaisir à se laisser vaincre dans ces divers exercices. Ampelus est toujours vainqueur, soit à la lutte, soit à la course. Dans ce dernier exercice, le jeune Pressoir, le jeune Lierre entrent en lice avec le jeune la Vigne, et celui-ci obtient sur eux la victoire.

Nonnus a rendu ici, dans une allégorie poétique, ce que dit plus simplement Diodore lorsqu’il raconte de Bacchus, qu’il découvrit au milieu des jeux de l’enfance, l’arbuste précieux qui porte le raisin et le délicieux fruit dont il exprima le premier le jus. Cette manière de traiter poétiquement une idée très-simple en elle-même, et de lui donner un grand développement dans une suite d’allégories, tenait au génie des anciens prêtres et des poètes qui composaient les chants sacrés, dans lesquels tout était personnifié. Ce seul trait nous dévoile le caractère original de toute l’ancienne mythologie. Voilà son style.

CHANT XI.

Le poète, dans ce onzième chant, continue la description des jeux et des différents exercices qui occupent le loisir du jeune Bacchus et de ses amis.