Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/190

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riade ! lui dit-elle ? Un roi chargé de veiller à la défense de peuples nombreux doit-il dormir quand l’ennemi est aux portes ? Les meurtriers d’Oronte ton gendre vivent encore, et il n’est pas vengé ! Vois cette poitrine qui porte encore la large blessure qu’y a faite le thyrse de ton ennemi. Que le redoutable fils de Mars, Lycurgue, n’est-il ici ! Tu verrais bientôt Bacchus se sauver au fond des eaux. Était-il alors un dieu, ce Bacchus qu’un mortel a fait fuir ! Après avoir achevé ces mots, Minerve retourne au ciel, où elle reprend ses formes divines. Aussitôt Dériade assemble ses guerriers, qu’il appelle de toutes les parties de l’Orient. Ici est une longue énumération des peuples et des princes différents qui viennent de toutes les contrées de l’Inde se ranger sous ses enseignes. Ce chant renferme des détails curieux sur les mœurs, sur les usages et sur l’histoire naturelle de tous ces pays.

CHANT XXVII.

Déjà l’Aurore, dit le poète, avait ouvert les portes dorées de l’orient ; déjà la lumière naissante du Soleil, dont le Gange réfléchit les rayons, avait banni les ombres de dessus la Terre, lorsqu’une pluie de sang vient présager aux Indiens leur défaite certaine. Néanmoins Dériade, plein d’une orgueilleuse confiance, disposait déjà ses bataillons contre le fils de Sémélé, dont le front est armé de cornes, et adressait à ses soldats un discours plein de mépris pour son