Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/251

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ses cheveux, parfumé son corps d’essences et attaché un voile blanc sur sa tête. Elle donne ordre à ses femmes, qui étaient au nombre de douze, et toutes vierges, d’atteler les mules qui devaient conduire son char au temple d’Hécate. Pendant ce temps-là elle s’occupe à préparer les poisons qu’elle avait extraits de simples du Caucase, nées du sang de Prométhée. Elle y mêle une liqueur noirâtre qu’avait vomie l’aigle qui rongeait le foie de ce fameux coupable. Elle en frotte la ceinture qui entoure son sein. Elle monte sur son char, ayant à ses côtés deux de ses femmes, et elle traverse la ville en tenant les rênes et le fouet qui lui servent à conduire les mules. Ses femmes la suivent, formant un cortège assez semblable à celui des Nymphes de Diane, lorsqu’elles sont rangées autour du char de cette déesse.

Elle était déjà sortie des murs de la ville. Arrivée près du temple, elle met pied à terre. Elle communique son projet à ses femmes, à qui elle demande le plus grand secret ; elle les invite à cueillir des fleurs, et leur ordonne de se retirer à l’écart au moment où elles verront paraître cet étranger, dont elle désire servir les desseins.

Cependant le fils d’Éson, conduit par Argus et accompagné du devin Mopsus, s’avançait vers le temple, où il savait que Médée devait se rendre au point du jour. Junon avait pris soin elle-même de l’embellir, et l’avait environné d’un éclat éblouissant. Le succès de sa démarche lui est déjà annoncé par des présages heureux que Mopsus interprète. Il