Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/304

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haut, le 8 des calendes d’avril ou le 25 de mars en était aussi un chez eux. On y célébrait les grands mystères qui rappelaient le triomphe que le Soleil, à cette époque, remportait tous les ans sur les longues nuits d’hiver.

On personnifiait cet astre dans les légendes sacrées ; on le pleurait pendant quelques jours, comme mort, et l’on chantait sa résurrection le 25 de mars ou le 8 avant les calendes d’avril. C’est Macrobe qui nous l’apprend, le même Macrobe qui nous a dit qu’au solstice d’hiver ou au 8 avant les calendes de janvier on peignait ce même dieu Soleil sous la forme d’un enfant naissant, et au printemps sous l’emblème d’un jeune homme fort et vigoureux. Il ajoute que ces fêtes de la passion ou de la mort et de la résurrection du dieu du jour, fixées à l’équinoxe du printemps, se retrouvaient dans toutes les sectes de la religion du Soleil. Chez les Égyptiens, c’était la mort et la résurrection d’Osiris ; chez les Phéniciens, c’était la mort et la résurrection d’Adonis ; chez les Phrygiens, on retraçait les aventures tragiques d’Atys, etc. ; donc le dieu Soleil, dans toutes les religions, éprouve les mêmes malheurs que Christ, triomphe comme lui du tombeau, et cela aux mêmes époques de la révolution annuelle. C’est à ceux qui s’obstinent à faire de Christ un autre être que le Soleil, à nous donner les raisons d’une aussi singulière coïncidence. Pour nous, qui ne croyons point à ces jeux du hasard, nous dirons tout bonnement que la passion et la résurrection de Christ célébrées à Pâ-