Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/332

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Le dogme de l’unité de dieu, premier dogme théologique des Chrétiens, n’est point particulier à leur secte. Il a été admis par presque tous les anciens philosophes, et la religion même populaire, chez les Païens, au milieu d’un polythéisme apparent, reconnaissait toujours un premier chef auquel tous les autres étaient soumis, sous les noms, soit de dieux, soit de génies, soit d’anges, d’izeds, etc. Comme nos anges et nos saints le sont au Dieu suprême. Tel était le grand Jupiter chez les Grecs et chez les Romains ; ce Jupiter, père des dieux et des hommes, qui remplissait l’Univers de sa substance. Il était le monarque souverain de la Nature, et les noms de dieux que prenaient les autres divinités, étaient une association dans le titre plutôt que dans la puissance, chaque Divinité ayant son département particulier sous l’empire du premier dieu, souverain et maître absolu de tous les autres. L’Écriture elle-même donne le nom de dieux aux êtres subordonnés au premier dieu, sans nuire à l’unité du chef ou de la première cause. Il en était de même du Jupiter des Grecs : ils répètent sans cesse l’épithète d’un ou d’unique, qu’ils donnent à leur Jupiter. Jupiter est un, disent-ils. L’oracle d’Apollon admet aussi un dieu incréé, né de lui-même, lequel habite au sein du feu Éther, dieu placé à la tête de toute la hiérarchie céleste.

Dans les mystères de la religion des Grecs, on chantait un hymne qui exprimait clairement cette unité. Le grand-prêtre adressant la parle à l’initié,