Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/341

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

logos, ou de raison et de verbe de Dieu. C’était principalement dans la substance lumineuse qu’ils le faisaient résider. Le mot lumière, en français, désigne également l’intelligence et la lumière physique ; car l’intelligence est à l’âme ce que la lumière est à l’œil. Il n’est donc pas étonnant de voir les Chrétiens dire de Christ, qu’il est la lumière qui éclaire tout homme venant au Monde, et en faire le fils du père de toute lumière ; ce qui est vrai dans le sens métaphysique, comme dans le sens physique, Christ étant la partie lumineuse de l’essence divine, rendue sensible à l’homme par le Soleil, dans lequel elle s’incorpore ou s’incarne. C’est sous cette dernière forme qu’il est susceptible d’augmentation et de diminution, et qu’il a pu être l’objet des fictions sacrées qu’on a faites sur la naissance et sur la mort du dieu Soleil, Christ.

Les Stoïciens plaçaient l’intelligence de Jupiter, ou l’intelligence souverainement sage qui régit le Monde, dans la substance lumineuse du feu Éther, qu’ils regardaient comme la source de l’intelligence humaine. Cette opinion sur la nature de l’intelligence la fait un peu matérielle ; mais les hommes ont raisonné sur la matière qu’ils voyaient et qui frappait leurs sens, avant de rêver sur l’être immatériel qu’ils ont créé par abstraction. Le plus ou moins de subtilité dans la matière n’empêche pas qu’elle ne soit matière ; et l’âme, chez les Anciens, n’était qu’une émanation de la matière subtile, qu’ils ont cru douée de la faculté de penser. Comme nous disons le souffle