Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/353

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mystérieuse. Le premier être engendre un second, et les deux un troisième. Chez nous, le Saint-Esprit procède aussi du père et du fils. Les trois ont fait toutes choses. Le grand terne ou la grande unité, disent les Chinois, comprend trois ; un est trois, et trois sont un. Le jésuite Kirker, dissertant sur l’unité et sur la trinité du premier principe, fait remonter jusqu’à Pythagore et jusqu’aux Mercures Égyptiens toutes ces subtilités métaphysiques. Augustin lui-même prétend que l’on trouvait chez presque tous les peuples du Monde des opinions sur la Divinité assez semblables à celles qu’en avaient les Chrétiens ; que les Pythagoriciens, les Platoniciens, que plusieurs autres philosophes atlantes, libyens, égyptiens, indiens, perses, chaldéens, scythes, gaulois, espagnols avaient plusieurs dogmes communs avec eux sur l’unité du dieu Lumière et Bien. Il aurait dû ajouter que tous ces philosophes existaient avant les Chrétiens, et conclure avec nous que les Chrétiens avaient emprunté d’eux leurs dogmes théologiques, au moins dans les points qui leur sont communs.

Il résulte de tout ce que nous avons dit dans ce chapitre, que le Christianisme, dont l’origine est moderne, au moins en Occident, a tout emprunté des anciennes religions ; que la fable du paradis terrestre et de l’introduction du mal par un serpent, qui sert de base au dogme de l’incarnation de Christ et à son titre de réparateur, est empruntée des livres de Zoroastre, et ne contient qu’une allégorie sur le