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Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/45

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c’est improprement qu’on le nomme encore répons, puisqu’il n’a plus de rapport avec la leçon précédente. Les leçons du jour, à cause de leur brièveté, sont appelées par plusieurs lecticulæ (petites leçons), et par d’autres capitules, parce qu’elles sont tirées le plus souvent du commencement (de capitibus) des épîtres des jours où on les dit. On les dit à chaque heure, après les psaumes et les antiennes, comme il a été décrété par le Concile d’Agde (De consec., d. v., Convenit). Cette méthode a été empruntée à Esdras, comme on l’a déjà dit, et capitule signifie doctrine. Or, afin que la psalmodie n’engendrât pas l’ennui dans l’esprit des auditeurs, comme la manne dégoûtait les Juifs (à cause de quoi Dieu leur envoyait des serpents de feu qui les mettaient à mort), c’est pourquoi on commence par dire le capitule, qui est une courte leçon tirée du Nouveau ou de l’Ancien-Testament, et qui excite à la dévotion, contraire à Fennui, et exhorte à la persévérance dans le bien, d’après ces paroles : « Nous vous exhortons, afin que vous ne receviez pas en vain la grâce de Dieu. » Or, aux nocturnes les leçons sont plus nombreuses qu’à l’office du jour, parce qu’alors nous y prêtons une oreille plus libre et plus attentive. Dans la plupart des églises, c’est le pasteur qui lit ces capitules ou exhortations aux fidèles (domesticos) et aux savants, parce que, de même que nous mettons du bois sur du bois pour rendre le feu plus ardent, de même les paroles des pasteurs, tombant sur les cœurs déjà embrasés des fidèles, les font brûler encore avec plus d’ardeur. On lit aussi ces leçons sans dire Jube, Domne, benedicere, et sans bénédiction, parce que c’est l’évêque ou le prêtre qui tient la place du Christ, et dont l’office spécial est d’exciter les paresseux (comme étant les plus élevés en âge et en dignité) qui lisent le plus souvent les leçons. Car à eux appartient de donner la permission de les lire et de bénir ; mais ils ne demandent à personne ni la permission de lire, ni la bénédiction : car le plus grand bénit le plus petit, mais le plus petit ne bénit pas le plus grand. Or, les