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Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/61

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laissé saisir par les Juifs, et de ce qu’il a délivré nos pères, qui attendaient son arrivée avec sollicitude ; 4° pour que la lumière pénètre dans la nuit de nos péchés ; d’où vient que Paul et Silas dans les fers priaient au milieu de la nuit, et chantaient des hymnes de manière à être entendus de tous (comme l’histoire le rapporte), quand tout-à-coup un tremblement de terre survint, la porte de leur prison s’ouvrit soudainement, et leurs liens furent aussitôt brisés ; 5° pour dompter les attraits de la chair, en chantant et en priant pendant toute la semaine ; car, comme le dit l’Ecclésiaste (c. xviii) : « La veille dans la pureté dompte la chair. »

III. Or, il faut savoir que dans la primitive Eglise les ministres de l’Eglise se levaient, à l’appel de leur nom, trois fois pendant la nuit pour célébrer l’office divin, désignant par là les trois temps, à savoir : le temps d’avant la loi, le temps de la loi, et le temps de la grâce. Car ils se levaient d’abord vers le premier sommeil, quand le vulgaire a coutume d’aller dormir ; en second lieu, vers minuit ; en troisième lieu, un peu avant le jour, afin que tout fût réglé de manière à ce que l’office de nuit avec les leçons et les répons fût terminé avant le crépuscule. Or, quand l’aurore arrivait, on sonnait les cloches et on chantait le Te Deum, puis matines et laudes. Au premier nocturne, le pontife et les ministres de l’Eglise se levaient, et on chantait cet office sans invitatoire, parce que personne n’y était invité, et on l’appellait vigile, parce qu’il tire son origine des pasteurs qui faisaient la veille de la nuit pour garder leurs troupeaux ; cependant, dans les principales solennités le peuple restait toute la nuit à louer Dieu. Mais cette coutume disparut, et l’on remplaça cette veille par le jeûne, comme on le dira dans la sixième partie, au Mardi de la troisième Semaine de l’Avent. Au second nocturne, les ministres se levaient en même temps que les personnes mariées, hommes et femmes. Ce nocturne se disait avec l’invitatoire, pour désigner les anges invitant les bergers à venir voir le Roi qui leur était né. Au troisième noc-