Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/168

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


— Non, affirma-t-il, je n’ai pas aimé.

— Jamais aucune femme ne vous a…

— Que me dites-vous là ? Ai-je donc pu vous rencontrer deux fois ?

Elle lui tendit la main, et se fit redire quelles émotions il avait eues au début de leur union, les écoutant avec une sorte de sourire d’extase.

— Comme cela est beau, s’écria-t-elle, nous sommes heureux, heureux pour toujours

Il fallait qu’il partît. Son frère l’attendait et l’heure était passée. Elle lui demanda de revenir dans la soirée : J’ai été si longtemps privée de vous !

Au moment où il se leva enfin, elle fit un mouvement singulier comme si elle se décidait à vaincre un scrupule.

— Attendez-moi, dit-elle. Elle disparut dans sa chambre et revint presque aussitôt, tenant une boucle de ses cheveux qu’elle avait coupée.

— Voici un présent que je vous fais.

Allart baisa la boucle.

— Mais…

Elle rougit un peu.

— Il faut que je vous demande en échange une grande chose.

Elle devint toute rouge.

Vous avez une lettre, balbutia-t-elle, l’avant-dernière…

Sa voix se raffermit tout à coup.

— Rendez-la-moi, dit-elle avec un sourire suppliant.

Allart changea de figure.