Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/29

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cette petite scène, s’écria la vicomtesse en haussant les épaules.

Elle s’élança dehors impétueusement. Son admirable teint blanc était vert, ses yeux clairs étaient troublés comme la vase, et ses lèvres minces encore plus amincies, comme le fil d’un rasoir.

Elle-même avait été très violemment secouée par le vicomte Ballot, à qui la perte de M. du Quesnoy paraissait un crime de lèse-famille. La comtesse était venue pour reporter à Joachim le ricochet de cette querelle, et ne trouvant que Françoise, elle avait vu en celle-ci le bouc émissaire qui devait expier toutes les fautes et tous les travers des autres. Mais la réception de Mme  du Quesnoy changea un mouvement d’humeur et d’emportement, dirigé contre un être qu’on supposait faible et de peu de conséquence, en une rancune et une haine tenaces.

Cependant Françoise, en revenant près de Mlle  Guay, était encore frémissante, et Charlotte la contemplait avec anxiété, n’osant l’interroger.

Il semblait que la visite de la vicomtesse fût une réponse immédiate aux déclarations que Mme  du Quesnoy faisait un moment avant à son amie.

— Je viens de me quereller avec ma belle-sœur, dit Françoise.

— Ah ! mon Dieu ! s’écria Mlle  Guay avec effroi et peine.

— Ils trouvent que je suis un obstacle ! Au moins me rendent-ils quelque justice !

— Je suis très effrayée, dit Charlotte, de penser qu’on