Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/89

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été l’implacable persistance de Mme d’Archeranges qui avait fait perdre à Joachim toute pudeur à cet égard : car au début de leur liaison, il lui avait répugné comme à tout homme bien élevé de laisser railler, bafouer, ce qu’il sent et sait respectable. Mais maintenant Joachim avait tout intérêt à rabaisser Françoise, par là il croyait se justifier lui-même. D’ailleurs il commençait à trop la haïr pour conserver aucune justice envers elle, ou même aucune notion nette et vraie sur son compte.

Mme d’Archeranges crut avec empressement aux machinations de Mme du Quesnoy.

— Ah ! elle a entrepris son éducation, dit-elle ; eh bien, les résultats sont prompts et bons.

— Son éducation ! dit Joachim choqué, non.

— Vous êtes comique ; vous croyez à la vertu de votre femme.

— Pourquoi non ?

— Alors, c’est toujours la même chose, tout le monde excepté vous connaît ses amants.

— Ses amants ? Ses…! dit-il avec une véritable indignation.

— Oh ! un ou trois… est-ce que vous faites de la différence ? Du reste, le nombre prouverait qu’elle a un mince filet d’esprit.

— Des amants ! reprit-il, non, non !

— Vraiment, le marquis de Meximiers, ce monsieur Allart, et Charles ! Voilà la trinité, ou le triangle.

— Jamais, jamais, je répondrais d’elle.

— Il a la foi ! dit comiquement Mme d’Archeranges.