Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/90

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Vous êtes vaniteux jusqu’au bout des ongles. Je ne vous dis pas que ces trois malheureux soient heureux. Mais elle se donne des plaisirs de reine ou de Tartuffe, votre chère Françoise.

— Ah ! répliqua Joachim, si je le croyais…

— Eh bien, vous avez l’air d’un lion.

— Mais, dit-il, c’est sa seule qualité d’être irréprochable… je crains que la rancune ne vous donne des illusions.

— Ah merci ! mon cher ami, dormez vous-même sur ce doux oreiller des illusions… Vous avez souvent des répliques malséantes ! ajouta-t-elle avec dépit et en se renversant sur le dossier de sa chaise, en personne qui se retire du débat.

Joachim se tut aussi, puis fatigué du silence, essaya de la ramener.

— Vous savez que cela me contrarie horriblement, dit-il presque en suppliant.

Mais Mme d’Archeranges regarda le plafond. M. du Quesnoy se tut de nouveau. Il cherchait un moyen de la faire parler.

— Est-il vrai que vous lui ayez envoyé des fleurs ? demanda-t-il.

— À qui ? répliqua brusquement Rose, toujours absorbée par sa contemplation d’en haut.

— À ma femme !

— Quelles fleurs, à votre femme ? Que me chantez-vous là ? Puis elle réfléchit. Les fleurs ! s’écria-t-elle, mais c’est le marquis, c’est M. de Meximiers qui lui a fait ce cadeau ! Elle haussa les épaules. Seulement elle