Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/107

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Pékin que tard, les portes de la ville fermées. Nous sommes contraints de prendre gîte dans une misérable auberge, au pied des murs, attendant le jour et l’ouvcrture des portes. A l’aube, nous pénétrons dans la ville.

On ne peut point dire que le premier aspect de Pékin réponde à l’idée qu’on s’en était formée. Pékin n’a guère la physionomie d’une ville ; on dirait plutôt une sorte de pays bâti, un gigantesque village, un énorme baraquement. Les voies de communication sont très-larges ; sans pavé d’aucune sorte ; on y trouve les ornières, les fondrières des routes de la campagne, avec la même boue quand il pleut et la même poussière quand il fait sec. S’enfonçant dans la boue ou bien, selon le temps qu’il fait, soulevant des flots de poussière, on voit circuler une foule de gens allant à cheval à leurs affaires, un grand nombre de petites charrettes faisant office de fiacres, de longues files de chameaux qui apportent les approvisionnements de la ville. Des deux côtes des rues sont des maisons basses, sans étage, construites en bois ou en briques plus ou moins cuites, On passe par des quartiers entiers en ruines ou déserts, et à chaque instant on trouve des espaces