Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/108

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vides et des emplacements vacants couverts de débris.

Le chiffre de la population ne dépasse pas 600 000 habitants. Vue d’une élévation, la ville n’apparaît que comme une sorte de bois ou de forêt, tant les arbres plantés dans les cours et les jardins prédominent sur les maisons. Pékin ne ressemble donc en rien aux autres villes de Chine, et aussi n’a-t-elle point été faite pour être une ville chinoise. Pékin est une capitale militaire, choisie par les conquérants du pays ; elle doit sa création aux Mongols, qui, s’étant rendus maîtres de la Chine, voulurent rapprocher sa capitale de la Mongolie pour assurer la sécurité de leur domination. A ce titre, la situation de Pékin a pu être bien choisie, mais ce n’est qu’à ce titre seul, car, pour tout le reste, la ville, bâtie au milieu d’une plaine aride et loin des grands cours d’eau, n’a point de raison d’être naturelle.

La fonction militaire de Pékin s’accuse par ses remparts, qui sont vraiment énormes et qui de tous côtés dominent la campagne. Ces remparts ont cinquante pieds de haut et en moyenne quarante d’épaisseur. Ils sont, de distance en distance, flanqués