Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/140

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si l’on se demande quelle est sa part d’action dans le mécanisme gouvernemental, on ne trouve absolument rien ; c’est qu’en effet il n’y a rien. Le peuple ici n’est la source d’aucun droit ; directement ou indirectement, par lui-même ou par délégation, il n’a part aucune au maniement de la chose publique ; rien ne vient de lui ou de son impulsion, qu’il s’agisse de législation, de gouvernement ou d’administration.

Par-dessus la poussière humaine, à une incommensurable hauteur, est l’empereur ou, comme les Chinois l’appellent, le houanti, et aussi bien c’est dans l’empereur que résident tous les droits et que sont concentrés tous les pouvoirs. L’empereur est suprême juge, législateur, administrateur. Seul il possède le sol. Il est en outre pontifex maximus, médiateur entre le ciel et la terre, aussi l’appelle-t-on Fils du ciel.

Auprès de l’empereur sont des conseils en assez grand nombre, avec des attributions et des fonctions diverses, mais ayant tous ceci en commun, qu’ils sont exclusivement composés d’hommes choisis et nommés par l’empereur, et que personne n’y entre ayant en lui-même, ou comme mandataire de qui