Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/162

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Pour répondre à cette question nous rechercherons, par comparaison avec les œuvres de notre race, s’il s’accuse des différences dans celles de l’intelligence chinoise et, s’il en est ainsi, de quelle nature elles sont. Or à première vue des différences apparaissent profondes. C’est ainsi qu’on ne trouve rien aux origines de la Chine qui corresponde aux hymnes védiques, aux grandes épopées de l’Inde, ou au cycle des poëmes épiques de la Grèce. Mais la poésie primitive n’est pas seule à manquer à la Chine, celle de nature réfléchie des temps postérieurs lui fait également défaut. On peut donc dire que sinon les productions écrites en vers, du moins la grande poésie, manifestation d’une imagination débordante et d’une intelligence ailée, lui est restée inconnue.

Dans le domaine de l’art, la grande invention manque également. L’art chinois a toujours été réaliste. On ne voit point que l’artiste ait ici la puissance de transformer les impressions et les images perçues, pour leur donner une forme supérieure, création de son propre génie.

Dans une autre sphère, où il semble que les facultés de l’imagination aient particulièrement à in-