Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/163

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tervenir, dans celle de la religion et de la métaphysique, on ne trouve que créations embryonnaires ou qu’avortements. Déjà nous avons vu que la Chine en est restée avec le culte des ancêtres à une forme religieuse tout à fait rudimentaire. La Chine n’a pas produit de religion. Le bouddhisme lui est venu de l’Inde. Elle n’a pas non plus produit de métaphysique. Que si l’on veut absolument trouver des créations métaphysiques en Chine, les œuvres de Lao-Tseu seront données comme telles ; or la comparaison qu’on en fera avec les œuvres métaphysiques de l’Inde et de la Grèce ancienne accusera tout de suite l’infériorité chinoise sur ce terrain.

On peut donc se croire autorisé à conclure que le Chinois manque en partie de ce qu’on désigne par le mot imagination. C’est par ce côté surtout qu’il apparaît inférieur à l’Européen et qu’en face de lui il offre une lacune. S’il en est ainsi, on ne saurait admettre que la puissance de l’intelligence et l’étendue de la pensée soient égales chez le Chinois et chez l’Européen. On a dit que le génie est un composé de jugement et d’imagination, et on ne conçoit pas en effet que l’on puisse mettre au premier rang des intelligences celles qui sont dépourvues des