Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/164

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côtés correspondant à l’idéalisation et à la passion. Partant de ce point de vue, nous comprendrons pourquoi la Chine est sur tant de points demeurée inférieure ou en arrière ; nous nous expliquerons comment elle a pu rester sans poésie, sans religion, sans idéal ; comment elle est le pays du terre à terre, n’ayant jamais connu l’enthousiasme, et pour le bien comme pour le mal resté étranger aux grandes impulsions, car ce sont là les vrais traits de la Chine. L’humanité en Chine ressemble à ces fleurs qui manquent de parfum et qui de ce fait sont incomplètes. La Chine manque comme de parfum, elle est sans charme et n’exerce que peu d’attrait.

La grandeur de la Chine a donc été dans ses créations de l’ordre matériel. Quoique aujourd’hui la Chine tombe en ruines de toutes parts et que, par comparaison avec les États de l’Europe, elle soit dans un état de pauvreté et d’impuissance absolue, on n’en doit pas moins penser qu’à l’époque de sa force elle ne dût présenter le spectacle d’une véritable prospérité matérielle. Ses routes, ses canaux, ses grandes villes murées n’avaient peut-être rien de comparable dans l’Europe du moyen âge. La boussole, la poudre à canon, l’impri-