Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/303

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avons cru être un fakir n’ait été, après tout, qu’un pur saltimbanque.

Bénarès, en sa qualité de ville sacrée, est naturellement pleine de temples et de lieux consacrés au culte. Il n’y a point de rue où l’on n’en trouve des séries entières. On en compte jusqu’à quinze cents. Cependant, si ces édifices produisent tout d’abord une certaine impression par la multiplicité, ils n’en produisent plus aucune quand on vient à les considérer de près et en détail. Ils sont tous petits et mesquins. Ce ne sont pour la plupart que des chapelles ou de simples niches. Ils n’ont même pas le mérite de la grande ancienneté. Les villes de la vallée du Gange ont été soumises à tant de dévastations et de destructions répétées, qu’il n’y en a pas de très-anciennes ; le Bénarès actuel a été élevé, à une époque relativement récente, sur les ruines de villes précédentes ; on n’y trouve aucune construction qui remonte à plus de trois siècles.

Temples, chapelles, niches et reposoirs sont peuplés d’une quantité innombrable d’images sculptées dos divinités du panthéon brahmanique ; on va même jusqu’à prétendre que les dieux sculptés dépassent, à Bénarès, le nombre des habitants. Toute cette