Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/305

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ment bouddhique : c’est une grande construction de forme ronde, pleine à l’intérieur, et qui devait être une dagoba. La tour de Sarnath, comme on l’appelle vulgairement, offre, par la simplicité de ses lignes et par le style de ses décorations, quelque chose de fort supérieur à tout ce que peut montrer le Bénarès brahmanique ; il y a surtout, se déroulant autour de l’édifice, à une assez faible élévation, un ornement d’architecture du plus grand goût, qu’on dirait inspiré par l’art grec.

La ville de Bénarès est formée de ruelles étroites bordées de hautes maisons. Cette ville, qui, a l’intérieur, n’est qu’une sorte d’entassement confus, vue de la rivière, prend un aspect de véritable grandeur. Elle s’étend sur un espace de trois kilomètres au bord du Gange, à un point où la berge domine sensiblement la rivière. Les maisons, les temples, les édifices de tout genre, pressés les uns contre les autres, arrivent jusque sur l’extrême bord de la berge, et de leur pied on a fait descendre dans le fleuve une série ininterrompue de grands escaliers, de ghâts. Ces ghâts sont de proportions monumentales ; à leur sommet ils ont pour couronnement un palais, un temple, ou quelque porte avec tours, les mettant