Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/306

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en communication avec une des rues de la ville. Ils doivent leur construction à la munificence des rajahs ou de pieux et riches particuliers. Ils ont été bâtis pour fournir un lieu propice aux ablutions dans les eaux sacrées du Gange.

Le matin, au soleil levant, toute la population va se baigner dans le Gange. On a alors un spectacle extraordinaire. L’amphithéâtre des escaliers est couvert d’une foule animée qui monte et descend, et se presse sur les dernières marches à moitié plongées dans l’eau. C’est ici le lieu de prière et de réunion. Après les ablutions, on reste à causer. On entend comme la clameur qui s’élèverait d’une place publique. Non-seulement on se baigne, mais on boit l’eau sacrée, on la puise pour l’emporter, et les vases de cuivre, dont tous sont munis, brillent au soleil et reflètent partout la lumière.

À Bénarès, nous recevons l’hospitalité du rajah ; nous sommes logés à sa maison de ville. Le rajah de Bénarès, Issouripersad Naraïn Singh Bahadour, est un homme de haute caste, qui a passé la soixantaine. Il est pensionné par les Anglais et n’exerce aucune autorité politique ; il n’en jouit pas moins, auprès des Hindous, d’un très-haut degré de consi-