Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/313

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marbre noir, et par des arabesques et des ornements en mosaïque polychrome. Il s’élève sur une plateforme avec quatre minarets aux angles, tout cela comme lui en marbre blanc. Il est sur le bord de la Jumma, au bout d’un grand jardin planté d’orangers, de manguiers, de cyprès, avec des courants d’eau dans des bassins de marbre et des jets d’eau. La porte du jardin est percée dans une façade monumentale, et la plate-forme sur laquelle repose l’édifice est encadrée de deux façades du même ordre. Dès l’entrée dans le jardin, l’édifice de marbre blanc, que l’on découvre au milieu des cyprès, produit une impression de charme et de poésie qui ne fait que grandir à mesure qu’on gravit la plateforme.

En pénétrant dans l’intérieur, on se sent frissonner de volupté ; la seule impression qu’on éprouve est celle de l’extase, et c’est un tombeau ! On comprend cette Anglaise qui eût consenti à mourir tout de suite, à condition d’en avoir un semblable. C’est quelque chose qui ne pèse point. Sous le dôme, le long des murs, sont répétées des incrustations polychromes du même style qu’à l’extérieur. Les deux cénotaphes de Chah-Jehan et de sa femme sont