Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/363

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chez lequel on se trouve. Il n’y a point à en douter, ce singulier traité est là tout au long imprimé dans les recueils. Consentir à ne pas manger de bœuf ! comment les Anglais se sont-ils résignés à un pareil sacrifice ? Encore si le rao de Sihori eût été de force à leur résister ! Aussi n’est-ce pas par gracieuseté pour le rao que les Anglais ont agi, mais bien par condescendance pour les jaïns, qui ont sur le mont Abou leurs sanctuaires les plus vénérés.

Les temples, dont les Anglais ne veulent point profaner le voisinage en tuant des bœufs, s’élèvent tout à côté de la colonie anglaise. Ils nous paraissent fort au-dessous de la réputation qu’ils ont dans l’Inde ; ils forment un groupe de constructions sans aucun mérite extérieur d’architecture. Les diverses constructions sont disposées sur un plan identique : pour chacune, une cour ayant sur ses quatre faces des rangées de petites niches ou chapelles, avec une grande statue au fond de la niche et deux plus petites de chaque côté ; puis un petit bâtiment isolé au milieu de la cour, servant à loger des statues de même nature que celles des faces. Tout cela, quoique en marbre, n’offre rien de bien remarquable, si ce n’est comme profusion de sculptures. Les murs, les