Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/230

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La dame s’était rapprochée de la croisée, de manière à voir tout ce qui allait se passer. Mme Preston était sur sa porte, et de nombreux curieux, voyant une voiture arrêtée, stationnaient, faisant toutes sortes de conjectures.

Jean entra un instant après, amenant Pied-Léger et s’approcha du fermier, lui mit dans la main la bride du cheval et lui dit : « C’est un bon cheval.

— Il paraît du moins l’avoir été.

— Il l’est, je vous en réponds, c’est un ben cheval ! » Et ce disant, il le caressait et approchait sa tête de la sienne.

À ce moment entra une laitière ; selle déposa son seau par terre, s’approcha de Jean, lui mit le poing sous la figure, et le regardant en face

« Me connais-tu ? dit-elle.

— Je ne crois pas, répondit Jean ; votre figure ne m’est pas inconnue, mais je ne me rappelle pas où je vous ai vue.

— Vraiment, dit-elle en ouvrant sa main, mais alors tu te souviendras mieux d’avoir vu ceci, et tu nous diras sans doute ce que tu en voulais faire.

En achevant ces mots elle lui présenta un penny d’argent. « Quoi ! s’écria Jean tout surpris ; et où avez-vous trouvé cela ? dites-le-moi, je vous en prie ! Savez-vous où est le reste de mon argent ?