Page:Elder - Le Peuple de la mer.djvu/280

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cales, tout incliné d’arrière en avant. P’tit Pierre s’exclama :

— Ah ! mince ! regarde là !

Un pied émergeait au bord de l’eau, là-bas, du côté des roches. P’tit Pierre se mit à courir avec Cul-Cassé qui se déhanchait. Une forme leur apparut dans la mer limpide, animée d’un fourmillement étrange, avec des choses indéfinissables et brillantes.

— Un noyé, dit le boiteux, on va toucher la prime !

Rapidement ils entrèrent dans l’eau. L’armée des crabes grouilla sans lâcher la proie.

— Tonnerre ! c’est Tonnerre ! cria P’tit Pierre qui reconnut le maillot blindé de médailles du baigneur.

Le second pied avait gardé une galoche. Ils tirèrent le corps au sec, sur la plage, tandis que les crabes, lâchant prise un à un, redescendaient avec l’eau qui s’écoulait. Dans la face violâtre, les yeux mangés faisaient des trous, et il y avait des poux de mer plein la barbe.

Des gens accouraient, prévenus par le douanier de service : Zacharie, Crozon, le père Clémotte, Bernard et des femmes.

— Qui c’est qu’est néyé ?

— Le père Tonnerre.

— Le maître nageur ! c’est-il possible !