Page:Encyclopédie méthodique - Commerce, T01.djvu/35

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xxvj D ISC0URS • Les unèsfont. naturelles 8c ses autres fou factices." Nous allons donner’ un. exempic .de chaque espèce qui ne laissera probablement aucun doute. Supposez d’abord deux grandes, nation : agricoles & commerçantes dont les deuj territoires • produisent du vin., des grains . .’des bêtès à-,iaine. Tant que : les.récoltes de ces trois genres prospéreront dans l’une & ’- l’autre contrée , les opérations du négoce ’ extérieur quoiqu’abfolument libres , seront peu nombreuses,presque tout le Commerce restera dans Yintérïeur. .. . _^ Mais qu’il arrive un.double malheur, que Iintempérie des íaifony-fasse périr pendant quelques années" toutes les vignes de l’un, tous les grains’ 8c tous les moutons de l’autre. Ce seront certainement deux pertes réelles 8c désastrueuses. Il -eri résultera ..cependant le plus grand accroissement poffihíe ûimportations 8c d’exportations, car il faudra -que l’une prenne de l’autre tout le. vin qu’elle voudra boire , qu’en échange elle envoie toute" îa farine ou toute la laine- que celleei voudra consommer. Il se sera donc, cent fois plus dé négoce étranger ,. par mer & par terre, quoiqu’on ait moitié moins de productions 8c. dé epn--sommations, " moins de richesses 8c de jouis-. Tances : les deux États pris ensemble ayant perdu la moitié du vin qu’ils commerçoient & buvoient , la moitié des. grains, dont ils se nour-rissoient,.la moitié des matières :pre- ; mières quemployoientlëursman’ufactúreSi .. L’effet des causes factices rie.sera.pas moins démonfixatif,. c’est celui’de quèlqúès colò-^ nies modernes-dans lësiflesde l’Amérique , dont les Ang.lois ont donné sexemple , en renchérissant beaucoup sor îa politique meiv cantilë des Espagnols 8c des,Portugais.. Les.ctìlons Angîois producteurs, dulucre-,, font : obligés d’aller, chercher unsolàIa Jamaïque, à la Barbade- : d’acheter des ; ouvriers agricoles , ; en Afrique ;, de tirer les outils ,.lés vivres , îës vêtements "d’Europe 8c -des Tnd’és Asiatiques.

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’ II est certain que e.e fystêmê -entraîne beaucoup dé voyages suf^mer ^beaucoup de négoce- extérieur , d’autant mieux qu’après avoi ? produit le sucre, en Amérique ,. il faut

| limportér en Angleterre avant de se répan-

dre dans le reste du monde.

Eh bien ! dès le-premier voyagé , dès le premier .trafic, les marchands d’hommes qui

vont à la traite des nègres,

n’auroient qu’à

demander

des cannes de lucre au lieu de ’ créatures humaines, on les donnerait grasses, succulentes, délicieuses’, car toute l’Afrique en est pleine. Les habitans 8c leur bétail s’en nourissent, suivant le rapport unanime des voyageurs &c des géographes. Les Portugais naturalisés fur. les côtes decetté partie du monde en fabriquent tant qu’ils veulent. . Si l’Anglois eût pris comme eux le parti si simple 8c si naturel de laisser les pauvres noirs dans : leur pays natal, de les engager à cultiver leurs cannes paisiblement

s’il leur, eût donné l’eau-de-vië, se ser 8c les autres • marchandises de i’Europe ; en< échange, non pas de leurs enfants’oude 1-ëurs ; voisins^ mais de leur sucre, brut ,/cette denrée : couteroit- infiniment moins de frais , èil& seroit moins chère 8c plus : abondante ; les : consommateurs y profiteraient ,• 8c le vrai : Gommerce’général seroit en effet pluse.tendu.. L’acCroiíiement du négoce, extérieur n’est : donc pas, quoiqu’on dise ,. la même chose que la profpérité.du Commerce. &’l'a félicitépublique. ,11 peut en être une fuite naturelle ;mais il peut marcher fans elles, il peut même : avoir pour cause leur dépérissement. - Ce malheur arrive toutes les fois que ses ; profits, bien loin d’être, précédés ; ou suivis. pal- ceux.des producteurs : 8c des consommateurs /,se fondent au contraire fur leurs pertes ; & préjudices causés ou par lès fléaux passagers de la nature,, ou par les’fléaux mal- heureusement plus durables des. erreurs ;. humaines. ^-. , :" :: . . .-..’.. - : .-.’ -Nous ne dissimulerons’pas le prétexte : spécieux qui concilie, tant de suffrages à cette doctrine mercantile , mais, nous allons ; tâcher de Fëxposer 8c de le discuter eh peu ; de" mots ; , " L’argerit fait la richesse et la puissance » des États’. ; attirer Fargent des étrangers ,-. « retenir, fargent-national -, :voi !à iout le « ; but de /administration politique ; :& pour " y parvenir,. Ie vrai,.le seul moyen est :