Page:Encyclopédie méthodique - Economie politique, T01.djvu/351

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un juge du tribunal pour le défendre, & ce juge est obligé de le faire gratuitement.

Élections. Celle du bourgmestre se fait par toute. lâj bourgeoisie, assemblée"[dirfp- Péglise ; la bourgeoisie choisit entré deux !. sujets j qui lui font présentés par Jès conseils. Dans lès’ ékctionsdes antres-magistrats on emploie le scrutin, & les suffrages dé vive voix. On. ne peut completter k petit conseil que lorsqu’il y a quatre places vacâir-tes : Les deux conseils font cëtte élection ; le petit conseil choisit les membres du grand. Les différentes chambres ou commijfions , ressemblent à celles des autres, états aristocratiques de lá ; suisse. Le conseil des anciens est le conseil d’état pour l’économie & les finances ; il pourvoit aux tutelles, èc discute préliminaírement.ks matières qui doivent être portées au grand conseil.

Police religieuse Depuis la réforme introduite à Bienne par Wyttenbach, les causes matrimonia-, les sont jugées par un tribunal "composé de fìx juges laïques 8c de deux pasteurs que préside’un conseiller.

Le clergé de la ville & de son territoire forme un corps séparé, dont les ministres de l’Erguel firent partie jusqu’en 1610. Ces derniers forment maintenant une classe à part.

Population. Quoique- -l’on n’évalue qu’à environ 5 joo âmes la population de la ville & ! de son territoire-, la milice, par le privilège particulier de la bannière, qui embrasse un plus grand district, forme deux bataillons de neuf cens hommes chacun.

Des droits & des impôts^ On ne perçoit dans la ville de Bienne qu’un seul impôt ; 11 est assis-’fur k Vin qui sc vend en gros 8c en détail.

Le vin qui se vend eh gras paye neuf fols par pièce ; 8c celui qui se vend en détail , trois pour cent.

La bourgeoisie est divisée en six tribus, qui, dans les besoins urgehs, se cottisent pòur fournir la somme imposée fur Já bourgeoisie entière : ces tribus, lors des expéditions militaires , pourvoient également à la paye du soldat, & l’état à celle des officiers.

Bienne perçoit quelques dixmes, mais seulement sur les grains & sur le vin.

Les marchandises étrangères, qui ne font que passer, paient trois sous par quintal ; & celles que le bourgeois travaille & envoie à l’étranger, un sou six deniers.

Enfin, celles qui sont vendues par le marchand forain, payent deux ou trois pour cent.

BISNAPORE, contrée d’Asie dans le Bengale, d’environ 160 milles d’étendue, dont la capitale est Bishhapport ou Vishnapor, & par corruption Visapour.

On ditqu’au miIieu du despotisme qui tient l’Asie, cette grande & belle partie du monde, gstervie, ce district a conservé son indépendance ; Pauffur ~4el’Hist9Ìre Philosophique fy politique des’ établissemens & du commerce des européens dâhs lés deux Indes, en parle ainsi : Ce canton fortuné est- conduit, de temps immémorial, par une fa- : .mille bramine de la tribu des.Rajeputes ; c’est là-qu’bh.retrouve, fans altération la pureté & Péquité de T ancien ;fystême politique des-indiens." Ohavu1 jusqùTci, avec assez d’ìndífférèhce, ce gouvernement uhique, k plus beau monument, le plus intéressant qu’il, y ait fans contredit dans k mondé : II nenous reste des anciens peuples que de Pairain & des marbres , qui. ne parlent qu’à l’imagination & à la conjecture, interprètes peu fidèles des moeurs. & des usages "qui ne sont plus. ’Le philosophe transporté dans le Bifnapore,- -se trouverait tout-à-coup témoin de la vie que ménoient, il y a plusieurs milliers- de siècles, ks premiers habitans de l’Inde ; il converserait avec eux ; il suivrait les progrès de cette nation qui fut célèbre, pour ainsi dire, au sortir du berceau ; il verrait se former un gouvernement qui, n’ayant pour base que des préjugés utiles , des moeurs simples & pures , la douceur des peuples, la bonne-foi des chefs, a survécu à cette foule innombrable de législations qùi n’ont fait que paraître fur la terre avec les générations qu’elles ont tourmentées. Plus solide, plus durable que ces édifices qui, bâtis par l’imposture surl’enthousiasme,opprimoient la nature , acCabloient lés" hommes, & s’écrouloient fur ks ruines même dont ils avoient été fondés & cimentés, le gouvernement du Bisnapore, ouvrage du climat, du caractère & des .besoins , s’est élevé , s’est maintenu fur des principes qui ne changent point, 8c n’a pas souffert plus d’altération queces mêmes principes. La position singulière de cette contrée a conservé ses habitans dans leur bonheur primitif &î dans la douceur de leur caractère, en les garantissant du danger d’être conquis ’, ou de tremper leurs mains dans le sang des hommes. La nature les a environnés d’eaux prêtes à inonder leurs possessions, il ne faut pour cela qu’ouvrir lës écluses des.rivières. Lés armées envoyées pour les réduire ont été si souvent noyées, qu’on a renoncé au projet dé les asservir’ : on a pris le parti de se còntenteç, d’une apparence de soumission.

La liberté & la propriété sent sacrées dans le Bifnapore : on n’y entend parler ni de vol particulier , ni de vol public. Un voyageur, quel qu’il soit, n’y est pas plutôt entré, qu’il fixe l’attention des loix qui se chargent.de fa sûreté. On lui donne gratuitement des guidés, qùi k conduisent d’uii lieu à un autre, & qui répondent de fa per^ sonne 8c de ses effets. Lorsqu’il change de conducteur , les nouveaux donnent à cèux qu’ils relèvent "une, attestation dé leur conduite, qui est enregistrée & envoyée ensuite au raja. Tout’le, temps qu’il est sor lê territoire il est nourri & voituré avec scs marchandises aux dépens de l’état, à moins qu’il ne demande la permission de séjourner plus de trois jours dans la même place ; il est