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truire M. Halhed dans le dialecte sacré. Pour donner à l’ouvrage l’exactitude & la sanction qu’on pouvoit desirer, on appella des différentes contrées du Bengale, les plus habiles d’entre les pundits, ou brames jurisconsultes.

Ce Code est appellé Code des Gentoux ; je l’ai traduit de l’anglois en françois.

Il paroit que c’est un abregé, ou si l’on veut, une concordance de tous les Codes, extrait par les brames de leurs plus anciens bédas.

BRANDEBOURG (marche de), grand pays d’Allemagne, avec titre de margraviat ou marquisat, & dignité d’électorat, qui fait partie du cercle de haute-Saxe, & qui occupe la seconde place dans l’assemblée des états de ce cercle.

Voyez sa position & ses productions dans le Dictionnaire de Géographie ; ce même Dictionnaire donne un précis de l’histoire politique du Brandebourg, & nous y renvoyons les lecteurs.

Après avoir parlé de l’agrandissement de la maison de Brandebourg & de ses prétentions, nous traiterons de la population, des états, des tribunaux & des conseils, des revenus, des manufactures & du commerce de l’électorat de Brandebourg, & enfin des privilèges & des titres du roi de Prusse.

Section première.
Précis historique sur l’agrandissement de la maison de Brandebourg.

À la mort de Georges-Guillaume, margrave de Brandebourg, (en 1619), les domaines de cette maison étoient peu considérables.

Frédéric-Guillaume son fils, surnommé le grand, s’efforça de les étendre ; & c’est lui qui a commencé l’élévation de cette puissance. Il transigea avec le comte palatin de Neubourg au sujet de la succession de Juliers, & obtint par le traité de paix de Westphalie, la Poméranie ultérieure, l’archevêché de Magdebourg comme duché, & les évêchés de Halberstadt, de Minden & de Camin. Le traité qu’il conclut à Bromberg en 1657, avec la couronne de Pologne, lui assura le duché de Prusse en toute souveraineté. Il prit possession en 1668 de la châtellenie de Draheim, & du comté de Regeinstein en 1671. Son successeur s’occupa vivement du soin d’agrandir ses états : il acheta de l’électeur de Saxe, en 1696, la prévôté de Quedlingbourg & l’abbaye qui en dépend. Il acheta de même les offices de prévôt de l’Empire, & de bailli de la ville de Nordhausen, ainsi que le bailliage de Petersberg, situés aux environs de Halle. Il se mit en possession en 1699 du comté de Hoheinstein, & parvint en 1701 à ériger en royaume son duché de Prusse, dont il fut le premier roi sous le nom de Frédéric I. L’empereur lui ayant accordé, l’année suivante, le privilège d’établir une cour souveraine, à laquelle ressortiroient tous ses états, avec le privilegium de non appellando, il créa le tribunal suprême, qui fait sa résidence à Berlin. Il hérita, en 1707, du comté de Tecklenbourg & de la principauté souveraine de Neufchatel & de Valangin. Il mourut en 1713, & il eut pour successeur son fils Frédéric-Guillaume, à qui le traité d’Utrecht, accorda, en 1713, une partie du duché de Gueldres. Le traité conclu en 1720 avec la Suède, lui donna la ville de Stettin dans la Poméranie, les isles d’Usedom & de Wollin, ainsi que tout le territoire qui est situé entre l’Oder & la Péenne. En 1732 il termina, d’une manière avantageuse pour lui, la dispute survenue au sujet de la succession d’Orange. Une foule d’étrangers s’établirent dans ses états, & sur-tout dans son royaume de Prusse. Il protégea les manufactures & le commerce, qui prirent un accroissement rapide : il veilla principalement sur l’administration de la justice & sur ses finances ; & quoiqu’il entretînt une armée nombreuse, il accumula des trésors considérables. Il mourut en 1740, & eut pour successeur son fils Frédéric II, qui, dès le commencement de son règne, réclama des droits sur les principautés de Jœgerndorf, Lignitz, Brieg & Wolan, sur les seigneuries & districts de Benthen, de Liebschütz, de Tarnowitz & d’Oderberg, qui font partie de la Silésie : ses victoires & ses talens lui procurèrent, par le traité de paix conclu à Berlin en 1742, & par le traité de reconciliation conclu à Dresde en 1745, non-seulement toute la basse Silésie, mais même une grande partie de la haute, ainsi que le comté de Glatz. Il s’étoit mis en possession, en 1744, de la Frize orientale ; mais il donna en échange au Stadhouder toutes les seigneuries, tous les domaines & états situés en Hollande, qu’il avoit hérité de la maison d’Orange. Il a obtenu, il y a quelques années, une partie de la Pologne. Voyez l’art. Pologne.

Nous parlerons à l’article Prusse de l’étendue & de la force de ces domaines.

Voyez aussi les articles Clèves, Juliers, Poméranie, Halberstadt, Minden, Camin, Neufchatel, Valengin, Silésie, Regenstein, Quedlinbourg, Hohenstein, Tecklenbourg, Glatz.

Section IIe.
Observations sur quelques possessions de l’électeur de Brandebourg, & sur les prétentions de cette maison.

La Gueldre brandebourgeoise est un reste de ce que les espagnols avoient sauvé des sept Provinces-Unies. Le roi de Prusse l’a obtenu par le traité d’Utrecht, en échange de ses prétentions sur la principauté d’Orange.

La maison de Saxe avoit reçu l’investiture éventuelle de l’Ostfrise ; mais elle s’en desista en