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de couleur blanche jaunâtre ; il en sort une larve hexapode qui nage aussi-tôt ; elle a beaucoup de ressemblance avec une petite Scolopendre. Sa description très-détaillée. M. Roesel & M. de Geer ont tenté d’élever de ces larves dans des poudriers ; mais elles sonr toutes mortes au bout de quelques jours ; cependant, M. Modeer, dans les mémoires de l’académie royale des sciences de Suède, année 1710, p. 224, sans rapporter comment il est parvenu à observer les larves des Tourniquets, dit qu’au commencement d’août elles montent de l’eau sur les roseaux, se fixent sur ses feuilles, s’y entourent d’une coque de substance, semblable à du papier gris, qu’elles deviennent nymphes dans cette coque, qu’à la fin du mois elles en sortent : sous la forme de Tourniquets qui se précipitent dans l’eau aussi-tôt. Le même auteur ajoute que les nymphes des Tourniquets sont souvent détruites par des Ichneumons.

Des Hydrophiles.

M. Geoffroy est le premier qui ait fait un genre distinct des Hydrophiles, & qui les ait, avec raison cependant, séparé des Ditisques.

Caractères distinctifs des Hydrophiles ; description de leurs parties différentes ; les mâles ont, vers l’origine des deux tarses antérieurs, une pièce applatie, irrégulière & angulaire, garnie en dessous d’espèces de suçoirs concaves & velus ; ces pièces sont ordinairement circulaires dans les ditisques ; elles servent au mâle pour s’attacher à la femelle.

Les Hydrophiles & les Ditisques sont carnaciers ; ils se nourrissent de tous les insectes qu’ils peuvent attraper, & ils les saisissent de leurs deux pattes antérieures dont ils se servent comme de mains.

Quoique les Hydrophiles & les Ditisques puissent vivre long-tems sous l’eau, ils ont besoin de venir de tems en tems respirer l’air à sa surface ; pour y parvenir ils se tiennent dans un état de repos, & comme ils sont plus légers que l’eau, ils sont portés à sa superficie ; mais leur équilibre est tel que l’extrémité posterieure du corps surnage & est plus élevée que l’eau ; les insectes écartent alors & baissent un peu leurs étuis ; il se forme entre l’eau & le dessous du corps un vuide où l’air est admis, & duquel il est porté à l’orifice des stigmates placés sur les côtés, au bord & au-dessous des étuis ; à l’instant de plonger, les Hydrophiles & les Ditisques ferment leurs étuis & bouchent les stigmates que l’eau ne touche jamais. Ces insectes vivent dans toutes les eaux douces, mais en plus grande quantité dans les eaux stagnantes ; c’est à l’entrée de la nuit qu’ils sortent de l’eau, & qu’ils prennent leur vol pour passer d’un étang ou d’une marre à une autre. M. Lyonet nous apprend qu’ils savent filer avec leur derrière, une coque où sorte de nid dans lequel ils pondent, & ils renferment leurs œufs ; qu’ils adaptent à ce nid une espèce de corne dont l’usage est de le conserver en équilibre. Les larves des Hydrophiles & des Ditisques ont à-peu-près la même forme ; elles sont hexapodes, alongées, plus minces vers la queue ; leur tête est grosse, écailleuse, garnie de deux fortes dents qui leur servent pour saisir leur proie ; elles sont très-carnacières, & elles vivent d’insectes aquatiques ; elles ont besoin de respirer l’air qu’elles reçoivent en plongeant la tête en bas, la queue élevée hors de l’eau par le moyen de deux flocons de poils qui aboutissent à l’ouverture par laquelle elles pompent ou reçoivent l’air.

Les larves s’enfoncent en terre pour devenir nymphes ; ces insectes sont alors terrestres, aquatiques dans l’état de larves, & amphibies dans celui de Coléoptères.

Il y a des espèces d’Hydrophiles & de Ditisques qui ont plus d’un pouce de long, tandis que d’autres espèces ne sont pas plus grandes qu’une mouche commune.

Description de cinq Hydrophiles.