Page:Encyclopédie méthodique - Histoire naturelle, 5, Insectes 2, A-Bom, T4.djvu/178

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& une relation de leurs changemens respectifs ; leurs repaires communs dans l’état aîlé, & leurs noms vulgaires ou de genre, donnés & établis par la société ingénieuse des Auréliens.

L’ouvrage commence par une introduction qui contient des généralités sur les Chenilles, les chrysalides, les Papillons leurs œufs & la manière de les déposer ; sur les caractères qui distinguent les Phalênes & les Papillons, ainsi que leurs Chenilles. On trouve ensuite l’énumération des ustensiles nécessaires pour prendte & préparer les Papillons & Phalênes, & des instructions sur les moyens de les conserver. Nous ne ferons point l’analyse de cette introduction qui ne nous a rien offert de particulier.

Le reste de l’ouvrage contient quarante-quatre planches qui représentent indifféremment des Papillons & des Phalênes, en plus ou moins grand nombre dans chaque planche, & leurs chrysalides, & les plantes dont les Chenilles se nourrissent. Chaque Papillon ou Phalêne est désigné par un nom trivial. Ces noms ne nous ont pas paru plus heureusement appliqués par les membres de la société aurélienne, que par les auteurs qui ont employé de semblables noms ; il ne nous a pas semblé non plus que M. Harris ait évité l’erreur commune de déterminer exclusivement la nourrirure d’une Chenille, parce qu’on l’a trouvée sur telle plante ou qu’on l’en a nourrie ; comme si elle ne pouvoit pas se rencontrer sur d’autres plantes & en vivre. Nous ne citerons qu’un seul exemple, à l’appui de ces deux assertions. C’est celui du Papillon que M. Geoffroy a appellé grand Porte-queue du fenouil. M. Harris, planche 36, pag. 70, le nomme queue d’Hirondelle, & dit que la Chenille mange la saxifrage des prés ; ainsi M. Geoffroy a appelle le Papillon Porte-queue du fenouil, parce qu’il en a trouvé la Chenille sur le fenouil, & M. Harris dit que cette Chenille vit de saxifrage parce qu’il l’a trouvée sur cette plante ; un troisième pourroit dire que c’est la Chenille de la carotte ; un quatrième celle du panêt : car elle se nourrit aussi de ces deux plantes : preuve suffisante de l’abus d’attribuer exclusivement telle ou telle Chenille à telle ou telle plante. Quant au nom de queue d’Hirondelle, il ne donne en rien une idée plus précise du Papillon que celui de grand Porte-queue. Au reste, M. Harris, déjà très-habile lors de son premier ouvrage, s’est surpassé dans l’exécution des planches de celui-ci, mais il n’y traite pas plus que dans le premier des habitudes des insectes.

JONSTON.

Jonston a consacré aux insectes quatre des livres qu’il a écrits sur les animaux ; le premier est précédé d’une préface dans laquelle il expose quelques généralités sur les insectes, d’après les idées d’Aristote & de Pline, & il finit cette courte préface par sa méthode sur les insectes ; elle consiste à les diviser en terrestres & aquatiques, en insectes qui ont des pieds & ceux qui n’en ont pas. Cependant, dans la suite de l’ouvrage il subdivise les insectes. Dans le premier livre il traite des insectes terrestres, sans élytres & à quatre aîles, & il subdivise ces insectes en ceux dont les quatre aîles sont membraneuses, ceux qui ont quatre aîles farineuses ; il traite dans le même livre des insectes sans élytres qui n’ont que deux aîles ; il parle ensuite des insectes qui ont des élytres, & il commence par les Sauterelles & les Grillons, après lesquels il passe aux Scarabés qu’il divise, d’après Moufet, en grands qui ont des cornes, en grands qui n’ont pas de cornes, puis, sans annoncer de division, il traite de différens genres de Scarabés ; il ne leur assigne pas de caractères, & ne les distingue que par les noms qui leur ont été donnés.

Le livre second a pour objet les insectes terrestres qui ont des pieds, & qui n’ont pas d’aîles. Jonston parle d’abord des insectes de cette division qui ont six pieds, & il com-