Page:Encyclopédie méthodique - Histoire naturelle, 5, Insectes 2, A-Bom, T4.djvu/186

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nées. Les planches ont été tirées pour le format in-4o. Mais on en a réuni quatre pour chaque feuille du format grand in-folio. L’ouvrage a été ou écrit ou traduit en latin. Ce texte contient le tems où la larve a été trouvée, celui pendant lequel elle a vécu sous cette forme ; le tems qu’elle a passé en chrysalide, & le nom de la plante sur laquelle la larve avoit été trouvée, dont elle avoit été nourrie. À ces notions Mademoiselle Mairian ajoute une description de la larve, & de l’insecte, quelques mots sur leurs habitudes ; mais le tout trop abrégé pour faire reconnoître & caractériser ou la larve ou l’insecte parfait, & pour compléter leur histoire, pour en donner même une notion suffisante. Il faut donc nécessairement, pour reconnoître les objets, recourir aux planches ; elles sont, en général, bien gravées & exactes ; il y a beaucoup de différence entre les exemplaires enluminés, suivant le tems probablement, où ils l’ont été, & les soins qu’on y a apportés. Les planches représentent la larve, la plante dont elle se nourrit, sa coque, sa chrysalide, l’insecte parfait. Mademoiselle Mairian n’a donné que les animaux qu’elle a élevés ; elle a nourri & fait connoître beaucoup plus de Papillons que d’autres insectes ; le tout n’est cependant pas très-étendu, & cet ouvrage très-précieux dans son tems, a beaucoup perdu de son mérite aujourd’hui par le nombre d’ouvrages du même genre, qui ont été publiés depuis. Comme Mademoiselle Mairian ne faisoit pas éclorre les insectes, mais les prenoit à l’instant où elle les trouvoit, & sur la plante où elle les rencontroit, son ouvrage, comme tous ceux qui ont été exécutés sur le même plan n’apprend exactement ni le tems que l’insecte passe dans l’état de larve, ni les différentes plantes dont il peut se nourrir ; car il y a beaucoup de larves qui vivent de différentes plantes, & c’est s’abuser de nommer un insecte du nom d’une plante, parce qu’on en a trouvé la larve dessus cette même plante. Cela n’est exact que quand la larve ne se trouve absolument pas sur aucune autre plante.

Les insectes de Surinam sont figurés & décrits dans un ouvrage grand in-folio. Il contient 72 planches avec un texte qui en donne l’explication. Mademoiselle Mairian élevoit les larves des insectes ; les planches de son ouvrage représentent les plantes sur lesquelles elle a trouvé les larves, & dont elle les a nourries ; elle a figuré les larves, les chrysalides & les insectes dans leur état de perfection. Le texte relatif à chaque figure contient la description de la plante sur laquelle la larve a été trouvée, le tems quelle a vécu sous cette forme, celui qu’elle a passé sous celle de chrysalide, & les précautions qu’elle a prise en touchant à cet état. Les descriptions sont claires, elles présentent une idée, facile à saisir, de l’objet dont elles traitent, mais il ne faut point chercher dans les descriptions de Mademoiselle Mairian, de caractères spécials ou génériques, tels que les auteurs méthodistes en ont employés depuis. Mademoiselle Mairian ne connoissoit pas cette manière d envisager la science, & d’en faciliter l’étude ; les descriptions qu’elle fait désignent leur objet par leur ensemble, & ne le désignent point par un trait différentiel remarqué & indiqué par l’observateur. L’exécution des planches est très-belle ; il y en a de deux sortes, les unes simplement gravées, & les autres coloriées ou enluminées. Ces dernières ont plus d’éclat, sont plus recherchées & flattent davantage ; mais quoiqu’en général elles soient fort belles ; il y a plusieurs insectes dont les couleurs sont plus vives que sur l’insecte même.

Il y a deux éditions de cet ouvrage, une qui ne contient que le texte latin, & l’autre ce même texte avec la traduction en françois. Mademoiselle Mairian a décrit beaucoup de Papillons, & peu d’insectes ; elle a joint à cet objet l’histoire du Crapau-Pipa, celle du Cayman, d’un très-grand Lézard & d’une Marmose. Son ouvrage est, en général recherché, & mérite de l’être. Il est instructif & remplit son objet, celui de faire connoître une partie des insectes de Surinam, & d’en donner l’histoire.