Page:Encyclopédie méthodique - Histoire naturelle, 5, Insectes 2, A-Bom, T4.djvu/19

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Des larves.

On élève les larves nées dans le pays qu’on habite, en leur fournissant des alimens de même espèce que ceux sur lesquels on les a trouvées. La caisse dont j’ai parlé plus haut convient très-bien pour ces larves, si elles vivent de plantes en végétation ; mais si elles se nourrissent d’autres substances, il faut les leur fournir à chacune suivant son goût, les enfermer dans des boîtes où l’on laisse l’accès à l’air par quelques trous sur le couvercle, ou une ouverture couverte d’une gase ; il faut, si l’on veut bien réussir, que les larves captives soient, autant qu’il est possible, dans les mêmes circonstances de toute manière, où elles auraient été en liberté, ou au frais & à l’ombre, ou dans un lieu sec & chaud, &c.

On ne peut faire passer d’un climat à un autre les larves dont l’aliment a besoin d’être renouvellé ou de se conserver frais ; cela seroit cependant possible en embarquant les végétaux enracinés avec les larves, mais c’est un soin que mériteroient bien peu d’espèces, qu’on prendroit bien rarement. Si au contraire l’aliment des larves n’a besoin ni d’être frais, ni d’être renouvellé, il n’y a rien de plus facile que d’envoyer de ces larves, même en grand nombre ; telles sont celles qui se nourrissent de substance végétale ou animale desséchée ; celles qui creusent le bois, se logent & se nourrissent à son intérieur. On n’a pas autre chose à faire que d’enfermer les larves dans des boîtes, avec la quantité de provision qu’on juge qu’elles pourront consommer, comme des graines, fleurs ou herbes sèches, des plumes, du poil, des chairs desséchées ; & les larves qui vivent à l’intérieur du bois, dans une portion de celui qu’elles ont creusé, où on les a trouvées ; c’est ainsi que j’ai vu, chez M. l’admiral, des larves du Charanson palmiste, de divers Leptures, de différens Capricornes, envoyées, les premières dans des têtes de choux palmistes, les autres dans des branches ou des morceaux de bois : j’ai vu de ces larves venues de différens pays, les unes vivantes, les autres en chrysalide, & des insectes qui étoient provenus, à Amsterdam, de larves qui avoient précédé celles ci.

Des Chrysalides.

Si l’on n’a pour but de ne ramasser les chrysalides que pour les conserver sous leur forme, on peut remplir cette intention de deux manières.

1o. Mettre les chrysalides dans l’esprit de vin, ou autre liqueur analogue.

2o. Faire mourir les chrysalides en les exposant à la chaleur d’un four, ou à celle du soleil sous un récipient de verre.

L’une & l’autre méthode ont l’inconvénient que les couleurs changent beaucoup & s’altèrent.

Ce que je viens de dire pour les chrysalides peut également s’appliquer dans sa totalité aux larves. Mais il y a encore une façon de conserver celles-ci.

Prenez une larve entre le pouce & l’index de la main gauche, pressez-la de la tête à la queue, faites, de la main droite, une très-petite incision au-dessous du dernier anneau, où les intestins refoulés feront une avance ; tirez-les avec une pince, en pressant toujours & successivement le corps de haut en bas ; quand vous l’aurez vidé, passez dans l’incision le bout d’un chalumeau, retirez les bords de la peau, & élevez-les le long du chalumeau, tournez une soie autour des rebords de la peau, arrêtez-la par un demi-tour ou demi-nœud, soufflez dans le chalumeau, & quand la peau est bien distendue, posez la Chenille sur une table, sans cesser de souffler, retirez le chalumeau pincé entre vos lèvres, & en même tems serrez le nœud de la soie, arrêtez-le en vous servant des deux mains ; la peau res-