des substances dont ils sont composés ou couverts, & qu’il partage les Abeilles, considérées génétiquement, en
Celles qui vivent en société & qui amassent du miel,
Celles qui vivent en société sans amasser de miel.
Celles qui vivent solitaires, &c.
Le troisième ordre de changement est celui dans lequel le ver croît sans changer de peau, acquiert sous sa peau une forme qu’il n’avoit pas, ou devient, sous cette peau, une vraie chrysalide, demeure quelque tems sans mouvement & sans prendre d’alimens, & devient ensuite insecte aîlé. Sous cet ordre sont rangées les Mouches des Vers de la viande, ensuite des insectes à l’égard desquels notre auteur s’explique obscurément ; en général, cette dernière partie de son systême est peu-lumineuse.
J’ai cru devoir donner du systême méthodique de M. Rai une notice assez étendue pour que le lecteur pût juger du mérite & des défauts de ce systême, de ce qu’on en a imité depuis & emprunté, de qu’elle utilité il a été, quoique très-imparfait, pour la rédaction de systêmes plus lumineux, plus complets, & qui comprennent les différens insectes dans un ordre plus facile à saisir & à suivre. Quant au reste de l’ouvrage, il consiste dans la description des insectes rangés suivant la méthode de l’auteur. Chaque description est précédée d’une phrase qui contient le nom générique & une description abrégée de l’espèce, comme la plupart des auteurs méthodistes l’ont pratiqué depuis. Cette phrase donne une première idée de l’insecte, en trace un esquisse qui est fini & perfectionné par la description. M. Rai décrit en général avec exactitude & clarté, mais les phrases qui précèdent ses descriptions sont souvent un peu longues. Ce savant, dans la rédaction de l’ouvrage, est entré dans des sous-divisions dont il n’est pas fait mention, dans le tableau de son systême. Ces divisions ont été souvent faites d’après des caractères heureusement saisis & que ses auteurs ont employés depuis, comme il est aisé de le remarquer par rapport à la section des Papillons. M. Rai a donc le mérite d’avoir un des premiers considéré les insectes, d’après une méthode, d’en avoir proposé une qui répand du jour sur ce genre d’étude, qui l’abrège, d’avoir décrit correctement, clairement, d’une manière concise, d’une façon qui ménage le tems du lecteur, à la faveur de la phrase qui précède la description, & d’avoir en tout donné l’exemple. Son ouvrage contient la description d’un grand nombre d’insectes Européens & de peu d’insectes étrangers ; on y trouve très-peu d’historique.
À la suite de l’ouvrage de M. Rai est un appendice par M. Lister, contenant la description des insectes propres à l’Angleterre, précédé d’un tableau systématique de cet auteur, dont les deux premières divisions sont d’après la forme des œufs ronds ou longs, ensuite d’après le nombre des pieds, la présence ou le manque d’élytres, la forme des antennes, &c.
L’ouvrage de M. de Réaumur de l’académie royale des sciences, imprimé à Paris, à l’imprimerie royale en 1734. Comprend six volumes in-4o. ; il est intitulé MÉMOIRES POUR SERVIR À L’HISTOIRE DES INSECTES. C’est en effet un recueil de mémoires. L’auteur n’a pas eu pour but une méthode à la faveur de laquelle on pût diviser & classer tous les insectes en général, mais il indique pour les insectes dont il traite, des caractères, au moyen desquels il les classe, les divise en sections & en différens genres ; il n’indique pas seulement ces caractères pour les insectes dans leur état de perfection, mais il classe même les larves & les chrysalides. M. de Réaumur, après s’être occupé des caractères des insectes dans leurs
